Luminosophie

Pricass[rocàParis]

Ce jour-là il y avait un garçon petit par son âge mais aussi petit par sa taille, qui regardait au loin des ballons passer. Des ballons bien ronds aux multiples couleurs synthétiques flottaient là dans le ciel bitumé de Paris. Les yeux bleus de Pricass brillaient. Ses pupilles s’extasiaient par ces reflets acidulés. Alors l’impatiente envie de toucher d’un geste délicat les voyageurs célestes apparut chez le petit garçon pour qui la vie n’était qu’une musique au bonheur harmonieux.

C’est ainsi que Pricass, ne quittant point des yeux ses adorables et fragiles amis, se lança dans une belle aventure éloignée des monotones préoccupations des adultes. Son pied gauche se posa sur l’échafaudage d’une bien vieille maison. De ses deux mains il se lança, puis son pied droit, puis gauche, droit, gauche droit gauh dor, dgoisssHHHHhhh ! Il n’a pas fallu six étapes pour que le pauvre gamin trébuche directement sur le roc goudron du trottoir.

Les yeux assommés de Pricass tournoyaient de mille mesures et de mille et une nuits laissant passer la lumière sans logique à l’esprit. Des diffractions. Des instants entrecoupés d’images se croisant là et là, transparents par moments comme des éclairs de lucidité. Dociles, les veilles maisons de Paris sur le ciel se murent en mouvements entrelacés. Les toits lisses et rugueux dansaient délicatement une valse rythmée par le chant rêveur des moineaux, ce qui émerveillait le pauvre mioche dos au sol. Puis naquirent des montagnes faites à partir d’étain, de fenêtres et de cheminées, dispersés ça et là, ici dans un enchevêtrement géométrique de pierre, de métal et de verre. Fusion de matériaux, fusion de rayons débordants.

Puis une couronne d’expressions se dessina sur le champ de vision de Pricass. Des visages et des têtes inquiétantes ou disons plutôt inquiétée entourèrent le spectacle subjectivement, et objectivement le corps du petit garçon tombé de trois mètres sur le dur tapis de Paris attirait la dense foule des passants.

Pricass retrouva ses esprits, et se rappellera à jamais ces images qui marqueront ses peintures jusqu’à la fin de sa vie artistique.

Julien Robert, le 28 février 2021

Une vue sur les toits à Rivoli

J’ai capturé cette vue sur les toits lors d’une visite au 59 Rivoli à Paris en septembre 2018. C’est une adresse que j’affectionne particulièrement car il s’agit d’une résidence d’artistes occupants tous les étages, un lieu ouvert sur l’art contemporain mais également sur des soirées musicales chaque week-end. Arrivé au dernier étage, je n’ai pas pu m’empêcher de bricoler quelque chose en mode surimpression en voyant la beauté de cette vue sur les toits de la capitale.

Descriptif technique

Cette photo semble compliquée, mais en réalité il n’y a que 2 prises de vue pour cette surimpression additive (une à la verticale, l’autre à l’horizontale), toutes deux effectuées à 1/500e de secondes (la cellule m’indiquant 1/250e, je règle 1/500e pour que la jonction entre les deux clichés soit bien exposée).

Appareil photo : Pentax K-3
Type : réflex numérique APS-C
Objectif : SIGMA 17-50 f:2.8 EX DC HSM, réglé sur 23mm (eq. en 35mm: 34mm)
Sensibilité : 400 ISO
Diaphragme : f/16
Vitesse : 1/500

Keywords : photo de bus de nuit, photo faite à Reims, Julien Robert photographe de Châlons-en-Champagne

Julien est un photographe qui crée des images picturales, inspirées par la nature et le mouvement. Il dessine le sujet avec différentes techniques, il recherche l'imaginaire. L'objectif du photographe est comme le pinceau du peintre : les courbes et les lignes soulignent les ombres, mélangent les perspectives, explore l'architecture. La photographie de Julien Robert questionne sur la douceur des saisons et le plaisir de vivre.