
Les noctoriaques
Dans la ville endormie se déplacent les noctoriaques. Chaussures cirées. Manches retroussées. Ils s’habillent d’un vieux jazz parfumé mélody. Mais pour eux point de sommeil. Les étoiles brilleront bientôt dans leurs yeux. La virée débute. Des dizaines de trottoirs les séparent de leur fief fêtard. Leur cigare à la main et boucles d’oreilles scintillent aux yeux des badauds sommeillant.
Chacun de leur pas leur fournit l’énergie, cette vitale adrénaline qui envahit leurs vaisseaux. Puis tournent dans l’orbite de leurs yeux mille pensées d’un probable plaisir, celui d’une incalculable ivresse où leurs montres ne tictaqueraient plus qu’à chaque gorgée de vin.
Puis la soirée commence.
Aux discussion éperdues succèdent les blagues impromptues, des verres qui trinquent et des mots qui résonnent. Emboîtent la danse délice alcoolique et des chants et des jeux qui se jouxtent sur la piste. Un quadrille une valse un tango une java, une techno une transe puis cinq heure tapante.Des dizaines de trottoirs paraissant des centaines, des lignes cassées qui zigzaguent et se croisent et se perdent sans logique, des noctoriaques défigurés par la fatigue d’une soirée bien avinée, et passent à coté des badauds réveillés partant au boulot pour se payer la croûte et peut-être un tiercé.
Julien Robert, le 11 février 2021
Une rue de Reims magnifiée par la pluie
Je me rappelle de cette soirée. Juste avant d’assister à un spectacle, j’avais bien une bonne demi-heure d’avance. J’ai donc profité que j’avais mon appareil photo pour zigzaguer dans les rues de Reims. Il venait tout juste de pleuvoir. Et j’ai ensuite repéré cet arrêt bus. Il ne me suffisait plus qu’à attendre qu’un bus se pointe, et coup de chance un passant est arrivé, d’où son ombre qui apparaît au centre de la photo.
Descriptif technique
Il s’agit ici d’une pose longue, équivalente à 1/3 de secondes. Plus le temps de pose est long, et plus la lumière a le temps de s’imprimer. Afin d’obtenir cet effet de lumière, j’ai donc déclenché l’appareil tout en le faisant trembler. C’est ainsi que les lumières dessinent des formes troublées sur ce cliché.
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Appareil photo : Pentax K-3
Type : réflex numérique APS-C
Objectif : smc PENTAX-DA 50mm F 1.8 AL (équivalent 75mm)
Sensibilité : 3200 ISO
Diaphragme : f/13
Vitesse : 0.3 sec.
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Keywords : photo de bus de nuit, photo faite à Reims, Julien Robert photographe de Châlons-en-Champagne

